Les acteurs politiques sollicitent davantage les SIAE et les encouragent à développer des démarches de coopération
Une politique nationale en faveur des projets de coopération
Depuis un certain nombre d’années, il existe une impulsion politique nationale, qui pousse les structures du monde du social, du médico-social et de l’ESS à la « coopération », soit au rassemblement de plusieurs entités de moindre taille en des entités plus imposantes, dans l’objectif de rationaliser les fonds publics et d’avoir une moindre diversité d’interlocuteur.
En 2015, le rapport IGAS « Innovations et expérimentations dans le secteur de l’insertion par l’activité économique » nomme le regroupement de structures comme une innovation structurante de l’IAE à soutenir
« Le regroupement de structures est nécessaires compte tenu de l’éclatement actuel du secteur de l’IAE. […] Leur petite taille rend souvent difficile la mise en œuvre isolé de projets complexes ou le développement d’activité. Le regroupement dans un ensemblier (association ou société) qui peut prendre le titre de groupe économique (GES) est une priorité, car il est utile à la fois à leur viabilité économique et à la richesse des parcours d’insertion qu’elle peuvent offrir. Le regroupement permet de mutualiser certaines fonctions et ainsi de gagner en professionnalisme. Plus important, il facilite la création de parcours entre plusieurs métiers ou au sein d’une filière plu large de l’économie sociale et solidaire, au sein de pôles territoriaux de coopération économique (PTCE). Tous doivent être encouragés. »
En 2018, le rapport Borello « Donnons-nous les moyens de l’inclusion » propose de lier l’attribution de financements supplémentaires aux SIAE ayant une taille minimum.
« L’atteinte d’une taille critique présente plusieurs avantages, notamment :
– Une plus grande division du travail, permettant une professionnalisation : beaucoup de petites structures de l’IAE n’ont pas de personnes dédiées à la prospection des entreprises ou des marchés publics, ce qui limite les perspectives de développement économique ;
– Une capacité à mobiliser les financements du Fonds social européen (FSE), qui représentent une charge de travail administratif importante ;
– Une mutualisation des fonctions supports à un niveau groupe, ce qui permet des économies d’échelle et donc de renforcer l’accompagnement socioprofessionnel ;
– Une plus grande capacité de financement des investissements matériels, ou encore de mutualiser les risques de pertes économiques, risques inhérents au développement économique. »
L’Avise promeut sur son portail de l’économie sociale et solidaire « Les coopérations, outil du développement des SIAE »
« Avec leurs stratégies partenariales, les SIAE affirment leur rôle dans le développement local et l’inclusion territoriale (ensemblier, PTCE, réseaux…), structurent leur développement (GME dans les marchés) et inventent l’économie responsable de demain (joint-ventures sociales). »
En 2018, le Conseil régional d’Île-de-France sollicite la contribution du Grafie dans l’objectif d’ « émettre des préconisations pour favoriser les coopérations et regroupements économiques des SIAE et favoriser le changement d’échelle de l’IAE. »
Le rapport Coopérations, mutualisations et groupements des SIAE en Île-de-France publié en 2019 par le groupement des acteurs franciliens d’insertion par l’économique – Grafie – a pour objectif d’accompagner le changement d’échelle de l’IAE.