Chantier école Île-de-France et le Centre de ressources pour les groupements d’employeurs – CRGE ont recensé de nombreuses pratiques de coopérations sur le territoire de la Seine-Saint-Denis.
Pratiques de coopération non formalisées
Prêts de locaux ou de matériels :
un ACI du secteur du bâtiment propose une partie de ses locaux à une troupe de théâtre, pour qu’elle y entrepose leurs décors, en échange d’ateliers collectifs sur la prise de parole et l’estime de soi, pour les salarié·e·s en insertion.
Pratiques informelles formalisées
Collectif d’associations :
Cultivons la Ville œuvre dans le champ de l’IAE autour de l’agriculture urbaine et l’alimentation durable. Ici, la coopération se joue sur la mise en commun de compétences et de ressources humaines (personne en charge de création de projets liés à l’agriculture urbaine), mais également sur la montée en compétence des structures, via des formations adaptées.
Pratiques de réseaux
Le réseau des SIAE de la Seine-Saint-Denis : Le réseau Inser’Eco93 appuie et soutient les dynamiques de coopération entre SIAE du territoire mais également entre SIAE et entreprises dites « classiques ».
Preuve en est !
Une convention de partenariat a été signée en février 2021 sous l’égide du réseau Inser’Eco93, entre les associations intermédiaires (AI) et les entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI), membres actifs du réseau, pour répondre collégialement au besoin exponentiel du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis en matière de remplacement d’agents d’entretien et de restauration dans les collèges.
Le réseau coordonne les prestations de remise en peinture des collèges du département assurées par pas moins de 14 SIAE différentes, et ce depuis 2013. Aujourd’hui, les 5 AI du département travaillent en sous-traitance des 14 SIAE (EI, ACI et RQ) ayant répondu au marché.
Inser’Eco93 accompagne aujourd’hui 4 SIAE, spécialisées dans le textile, à l’édification et à la structuration d’une filière textile intégrée.
Le rôle de coordination du réseau est par conséquent primordial dans ce type d’action. Il offre à la fois :
– une interface de médiation entre les différentes parties prenantes du projet
– Une ingénierie de répartition territoriale et de chiffre d’affaires.
Formes de coopérations particulières
Groupements momentanées d’entreprises (solidaires) – GME(S) :
des EI et des AI s’associent afin de répondre en co-traitance à des marchés publics.
Pôles territoriaux de coopération économique – PTCE :
La SCIC Le Phares regroupe plus d’une quinzaine de structures de l’ESS dont 4 SIAE. Elle propose la mutualisation de services techniques (locaux, impressions, supports techniques, etc.), le développement de la coopération avec les autres acteur·rice·s du territoire (habitant·e·s, entreprises, collectivités, etc.) ainsi que le développement projets issus d’une coopération créative.
Resto Passerelle regroupe des acteurs de la restauration inscrits dans l’ESS de proximité, ancrée à un territoire, et en particulier dans l’IAE dans l’objectif de coopérer sur des problématiques communes : formation, achats et approvisionnements, services extérieurs, etc.
Les SIAE membres des PTCE sont essentiellement des ACI dont certains ont le statut de membre-associé voire encore de cogérant.
Joint-venture social :
Une EI a développé une coopération économique avec une fondation autour de la clientèle et l’expertise de celle-ci.
Retour d’expériences des acteur·rice·s sur les freins et des avantages des projets de coopération des SIAE en Seine-Saint-Denis
L’état des lieux réalisé par Chantier école Île-de-France et le CRGE a fait émerger les :
Les freins à la coopération :
mise en place et suivi chronophage, difficulté de dégager du temps de travail pour le projet de coopération, rejet du projet de coopération par la direction ou la gouvernance, difficultés des différents partenaires de la coopération à parler le même langage, difficultés de se projeter dans des projets de coopération dans un contexte de ressources, de moyens et disponibilité réduits des SIAE, etc.
Les avantages de la coopération : la complémentarité des métiers et de l’expertise avec d’autres structures, la création d’un réseau de confiance et de partenaires sur le territoire, la possibilité d’innovation, la fin de la concurrence, la création de valeurs communes, la montée en compétence des structures, etc.